En ces temps de pandémie

Par Jeanne du Mont

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S’il existe un Dieu Tout-Aimant (comme en ont la certitude tous les monothéistes et plusieurs autres croyant⸱e⸱s), il est dans l’ordre des choses qu’Il intervienne dans l’histoire humaine pour remettre les pendules à l’heure quand tout détraque.

Le nombre de fois où les Écritures annoncent un tel « réajustement » divin est tout à fait impressionnant : à croire que toute la Bible a été écrite pour nous préparer à ce Jour ! Un Jour grand et terrible comme il n’y en a jamais eu et qu’il n’y en aura jamais plus. Un Jour de Purification, où détresse et angoisse seront au rendez-vous, mais surtout, transformation profonde et re-création.

Est-il question d’épidémie dans les prophéties concernant ce Jour ? Le mot « épidémie » n’est mentionné que deux fois, dans la version TOB[a] de la Bible. Voici l’un de ces deux passages :  

« 46 Ce qui t’arrivera là sera pour toi un signe, un avertissement céleste pour toi et ta descendance, à jamais. 47 Parce que tu n’auras pas servi IHVH-Adonaï ton Elohîm de bon cœur et avec joie quand tu étais dans l’abondance (…) 59 tu seras frappé·e, toi et ta descendance : fléaux étonnants, fléaux grands et persistants, maladies pernicieuses et tenaces. 60 Et les épidémies que tu redoutes se retourneront contre toi et colleront à toi.[b] »

Le mot « peste » (qui est étroitement apparenté à « épidémie ») est pour sa part mentionné 51 fois dans la Bible, y compris dans ce passage très particulier :

« Elohaï, le Saint, arrive. Sa majesté couvre les cieux et sa louange remplit la terre. Son éclat fulgurant est comme une lumière aux paumes de sa main, là où est profonde son énergie vive. En avant de lui avance la peste, et l’étincelle émane de ses pieds. Il se dresse, et fait vaciller la terre ; il plonge son regard, et ébranle les nations.[c] »

Ce passage est particulier parce qu’il affirme que la peste (l’épidémie) précède l’arrivée du Saint, dont la lumière émane des pieds et des mains : y voir une préfiguration du Christ aux pieds et aux mains transpercés, d’où émane notre salut, n’est pas du tout tiré par les cheveux, selon moi.

D’autant plus que le fameux coronavirus tire son nom de sa forme arrondie couverte de pics qui donne l’impression d’une couronne (corona en espagnol), et plus encore : d’une couronne d’épines.

En ces temps de grands bouleversements, ma prière se porte tout particulièrement vers les jeunes déjà si meurtris par le poids énorme du sort du monde qu’il⸱elle⸱s portent sur leurs épaules. Qu’il∙elle∙s sachent que leurs cris ont été entendus et que Dieu lui-même vient mettre l’épaule à la roue pour renouveler en profondeur le cœur des humains.

Message à tous ceux et celles « qui éprouvent du dégoût pour eux-mêmes à cause de tout le mal que nos abominations ont fait[d] » : « Ne crains ni la peste qui avance dans l’ombre, ni le fléau qui dévaste en plein jour[e]. » Car le Christ lui-même a dit : « Il y aura des épidémies et des phénomènes terribles et, venant du ciel, de grands signes (…) Les nations seront dans l’angoisse, les humains défailliront et trembleront, dans l’attente de ce qui surviendra dans le monde. Mais quand cela commencera d’arriver, redressez-vous et relevez la tête, car elle est proche, votre rédemption.[f] »

 

[a] Traduction Œcuménique de la Bible (traduction acceptée par toutes les Églises chrétiennes).

[b] Extraits du chapitre 28 du livre du Deutéronome.

[c] Du livre du prophète Habaquq, chapitre 3, versets 3 à 6.

[d] Du livre du prophète Ézéchiel, chapitre 6, verset 9.

[e] Psaume 91, verset 6.

[f] Évangile de Luc, chapitre 21, versets 11, 26, 28.

S’aimer soi-même

Par Judy Emmanuelle

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Je suis de ceux qui pleurent quand leur personnage préféré meurt dans une série télé.

Je m’attache aux gens, aux idées, aux choses…

Aujourd’hui, j’ai visionné un film où un personnage se bat durant toute la durée de l’histoire : il donne tout pour tenter de procurer une nouvelle vie à sa fille qui, à la fin, meurt assassinée.

Il s’éteint lui-même à ses côtés, après avoir constaté sa mort. 

De mon côté de l’écran, alors que ce personnage voyait la petite figer dans ses bras, j’ai vu défiler les possibilités pour lui de refaire sa vie en se dédiant à une ou l’autre cause pour que son histoire ne demeure pas vaine. Mais il avait fait de sa fille son unique horizon et son cap : c’était elle qu’il aimait. C’était sa fille, sa raison de vivre ; son lien et sa corde à la vie, c’était elle.

Alors que je me préparais un thé après le film, je songeais tristement à son trépas auto-infligé. Il aurait pu vivre. Je vois qu’il aurait pu continuer. Et à mon sens, il aurait dû.

Je me suis mise à rire en remarquant l’ironie de mes réflexions.

C’est la fille qui songe si souvent au suicide qui tient ce genre de discours interne !

Pourquoi est-ce que, moi, je vois la porte du suicide dans mon couloir d’options, alors que pour lui, cela me semblait impensable ? 

Parce que j’aimais ce personnage, tout simplement. Elle est là, la différence!

Aimer et Croire en une personne déclenche un goût (et peut-être même un besoin) d’engagement, de dévotion, ainsi que toute une série de façons d’agir qui vont selon cette ligne de conduite.

J’aimais ce personnage, je Croyais en lui, alors j’ai voulu qu’il vive, et ça m’a permis d’entrevoir ses possibilités futures. Quelque chose que j’aurais voulu lui transmettre pour qu’il avance et se choisisse.

À mon sens, il ne s’agit pas de s’accrocher, mais d’aimer, de se lier, de se choisir, de s’inspirer soi-même, pour se donner à nous et aux autres.

Je sais maintenant que, si je veux arriver un jour à ne plus avoir cette vision d’une falaise vers laquelle avancer pour mettre fin à mes souffrances, je vais devoir réaliser que je suis merveilleuse. Me voir, m’aimer, m’attacher à moi-même et me laisser être inspirée par mes propres péripéties…

Je suis mon héros si je le décide. Et je le décide.

Je me choisis, pour arriver à choisir ce monde meilleur auquel je crois.

Choisissez-vous, mes anges ! Louangez-vous d’amour et suivez votre voie !

Ça ne peut passer que par soi-même.

 

Je vous aime.

 

P.S. : Je viens de jouer à Become Human.

Ce que j’aime des jeux vidéo, c’est qu’ils Peuvent représenter pour nous une façon de vivre une expérience. Que l’on agisse dans un jeu ou dans la réalité, on apprend. Est-ce que nos subconscients font la différence entre la réalité et les images qu’ils voient à travers l’écran?

Nous nous définissons en toutes occasions, selon moi.

Et ma finale à ce jeu m’a appris quelque chose…

Ma façon de ne pas me permettre de jouer m’a appris quelque chose.