Coeur de papa

Par Jeanne du Mont

__________________________________________________________________________________________________________

« Avant que n’arrive le Jour de IHVH-Adonaï, grand et redoutable, il ramènera le cœur des pères vers leurs fils et filles. »

Ce jour de Dieu doit être réellement très proche, car oui je vois de nombreux hommes tourner leur cœur vers leurs enfants. Des papas qui prennent grand soin de leurs petits, qui s’engagent personnellement dans une relation paternante[1] : proximité et prise en charge aimante de ce qu’ils ont engendré. Nous assistons là à un mouvement nouveau et irréversible, opérant un changement profond dans l’ADN de nos sociétés : une chose infiniment belle et bonne qui aura un effet positif majeur et durable sur les générations à venir. Une révolution.

« Avant que n’arrive le Jour de IHVH-Adonaï, grand et redoutable, il ramènera le cœur des pères vers leurs fils et filles. »

Cette citation est du prophète Malachie, le dernier des prophètes de l’Ancienne Alliance et ces mots sont en fait les tous derniers de l’Ancien Testament de la Bible. Ils ouvrent donc à une nouvelle réalité. Ils sont la jonction entre deux mondes : un monde ancien qui s’effrite sous nos yeux et un monde nouveau que nous appelons de tous nos vœux. La paternité responsable et aimante est le signe d’un monde renouvelé et heureux, car le Jour de IHVH, grand et redoutable, est en fait un Jour de renouvellement en profondeur, de restructuration, de purification, un Jour auquel la nature toute entière aspire de toutes ses forces.

« Car la création en attente aspire à la révélation des fils de Dieu » (Lettre aux Romains 8, 19)

Cette révélation attendue serait-elle justement celle du cœur des pères humains ? Cette ère paradisiaque à laquelle nous aspirons reposerait-elle effectivement sur cette nouvelle donnée : des hommes qui, sans perdre leur nature virile, ont connecté à leurs entrailles d’humains ? L’humanité, en effet, n’a aucun besoin plus grand que celui-là : besoin d’hommes aux cœurs doux et compatissants, qui accordent à l’humain une valeur absolue et dont la priorité n’est plus la transformation de la matière, mais l’émergence d’une vie saine et pure.

« Nous le savons en effet, toute la création jusqu’à ce jour gémit en travail d’enfantement » (Lettre aux Romains 8, 22)

C’est le rôle des papas de tenir la main de celle qui enfante, de soutenir son courage et son espérance, d’assurer sa sérénité avec aplomb et confiance, avec conviction et engagement.

Que chaque papa tourne son cœur vers l’essentiel, vers l’essence même des choses, vers cet être neuf et fragile qu’il aura fait advenir et vers la personne qu’il aura choisie comme mère de ses enfants, et de cette manière, un monde de paix adviendra enfin.

 

[1] Ce mot n’est pas encore dans le dictionnaire, preuve qu’il s’agit là d’une nouveauté !