Michael Moore : un missionnaire de l’amour

Par JUDY TÉTRAULT

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Je viens de terminer un film du cinéaste Michael Moore.

 

Vous savez, cet homme qui ressemble à un beignet coiffé d’une casquette et de lunettes. (Sachez que j’aime les beignets. Un beignet, c’est bon !)

 

Il produit et réalise des documentaires que je trouve très agréables à regarder. (Bon, d’accord : parfois un peu désagréables…).

 

Certains individus jugent Michael Moore et je pense qu’ils sont en droit de le faire.  Je sais que tout être humain agit à un moment ou l’autre d’une façon qui prête à la critique (que cela soit justifié ou non). Mais je reconnais à ce cinéaste le courage joyeux d’un homme qui clame et dénonce les injustices, qui appelle en nos cœurs à revendiquer ce qui nous revient.

 

Il m’apparaît comme un homme qui, oui, a ses défauts. (Vous entendrez d’ailleurs forcément quelqu’un le critiquer un jour ou l’autre.) Mais je ne vois pas quelles autres intentions peuvent se cacher derrière ces appels à la revendication, sinon de l’amour.

 

Je ne dis pas que c’est forcément son intention. Je dis que je ne vois pas autre chose dans ses motivations les plus profondes. Pour quelles autres raisons pourrait-on déployer autant d’énergie à dénoncer des abus faits à la population, à inciter tous et chacun à revendiquer ce qui lui revient, à croire en sa capacité à faire justice, sinon par amour pour ses semblables ?

 

Je l’avoue : je suis de ces âmes sensibles qui ont autrefois et encore parfois fait la faute de fermer les yeux, de presser le bouton «Stop» de ma télécommande ou de changer de canal afin de ne pas voir certains faits qui m’éprouvaient. Je croyais que cela s’appelait de l’optimisme. Je croyais que cela permettait de ne s’attarder qu’aux bonnes choses.

 

J’ai confondu mon déni bienveillant avec de l’optimisme.  

J’ai compris qu’il fallait apprendre à regarder l’injuste et l’oppresseur de la même façon qu’une mère accepte de regarder son enfant faire du mal à sa sœur afin de le reprendre et l’instruire.

 

Michael Moore me semble être celui qui ne prend peut-être pas le ton d’une mère, mais qui veut nous inciter à voir ce sur quoi nous fermons les yeux et ce, afin que nous cessions de nous en rendre victimes.

 

Pour moi, c’est cela, agir par amour. Et je crois qu’agir par amour est une bonne chose.

 

Écoutez Michael Moore et décidez ensuite. 

Merci.

Je vous aime.