Ne donne à personne le pouvoir sur toi

Par Johane Filiatrault

__________________________________________________________________________________________________________

 

On s’imagine à tort que le pouvoir d’un humain provient de sa capacité à prendre le contrôle sur les événements de la vie et sur les personnes qui l’entourent : ceux et celles qui usent de leur pouvoir de cette manière sont souvent envié∙e∙s, critiqué∙e∙s, haï∙e∙s ou… éliminé∙e∙s ; on est loin en tout cas du principe de base des saines relations interpersonnelles qu’est le gagnant-gagnant !

Il y a pourtant dans chaque être humain l’aspiration inaliénable à la domination, un besoin de maîtrise, de suprématie. On n’a qu’à observer un groupe de jeunes enfants dans leurs jeux pour comprendre qu’aucun∙e d’entre eux∙elles ne souhaite perdre quoi que ce soit, ni subir quelque chose qu’il∙elle n’a pas choisi : les stratégies d’affirmation de soi sont variées certes, mais omniprésentes.

Nombre d’être humains abdiqueront cependant leurs prérogatives en cours de parcours. Aussi ratés l’un que l’autre, les résultats seront lamentables : l’abus de pouvoir chez les un∙e∙s, la soumission servile chez les autres. Existe-t-il une troisième voie cependant ? Qui parmi nous, humains, est réellement roi ou reine de l’univers entier ? Qui peut affirmer qu’il∙elle est en contrôle de ce qui l’habite et de ce qui l’entoure ? Un très petit nombre en fait.

Atteindre ce niveau de domination n’est cependant pas un exercice de force brute ou d’intelligence froide : l’humble acceptation de soi est d’abord nécessaire, le détachement progressif des possessions matérielles l’est tout autant, mais par-dessus tout, l’essentiel réside en un grand mouvement de fusion aimante avec les êtres animés ou inanimés qui nous entourent – une aspiration à l’union, à la communion. Tout être humain qui expérimente un tel mouvement en lui-même est un être régénéré, un∙e aspirant∙e à la royauté ultime – celle qui fait de nous des personnes aimantes, sages et humbles, des êtres sur qui l’on a envie de s’appuyer pour se bâtir soi-même, des piliers ; des sherpas qui, par choix, portent modestement le fardeau trop lourd de ceux et celles qui manquent d’expérience dans les hauteurs spirituelles qui les attirent pourtant.

Ne donne à personne le pouvoir sur toi.

 

 

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

You may use these HTML tags and attributes:

<a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>